lundi 22 décembre 2008

Le retour après 10 ans de travail

Cela fait 10 ans que je travail sur ma Jaguar XK 120, et il faut avouer que par moment j’ai eu des moments de découragement. Maintenir la motivation pendant aussi longtemps n’a pas été facile d’autant plus que je n’ai jamais conduit ma voiture. En tout et pour tout, je n’ai fait que deux fois le tour du pâté de maison, vraiment pas de quoi se faire une idée.

Donc, pour la dernière ligne droite, l’ultime mise au point de la voiture, je craque. Je sais pertinemment que c’est un travail long et fastidieux pour l’avoir fait sur mon Healey. En plus, accessoirement, il faut vraiment être compétent. C’est donc avec grand plaisir, mais inquiet que je vais voir Eric. Il faut admettre que ce n’est jamais simple de montrer son travail à quelqu’un, on s’expose forcement à des remarques ou à des critiques. Mais Eric est adorable, il sait parfaitement le travail que cela représente et avec son œil de professionnel il me prodigue de précieux conseils. Du coup grâce à lui je gagne de précieux mois de galère et surtout la voiture roule enfin.
Quelques semaines plus tard, en décembre, je pars à l’aube avec mon ami Thierry Dubois pour la ramener à la maison. Il fait un froid polaire en arrivant au garage. Je suis à la fois excité mais j’ai peur d’être déçu.
Je fais le tour de ma 120 et nous partons avec Eric pour un essai. Tout en parlant dans la voiture, l’émotion me gagne, 10 ans de travail, des week end enfermé dans mon garage, des sacrifices financiers et j’avoue qu’une petite larme est venue pointer. Mais quel bonheur et quel satisfaction de palper enfin le résultat.
La XK roule à merveille, sa tenue de cap est sure, la sonorité du moteur grave et sourde, l’embrayage doux et la boite avec son overdrive divine.
Nous discutons encore un peu et nous partons vers Paris. Au programme 240 km.
La voiture enroule les kilomètres avec merveille même si pour l’instant je suis en rodage à 3000 tr/min. Le montage de la boîte synchronisée d’XJ6 avec OV permet de gagner environ 800 tr/min par rapport à la boîte Moss d’origine. Du coup à 120 km/h le moteur ne tourne qu’à 2300 tr/min.
Les kilomètres défilent sans aucun soucis sauf qu’une fois arrivée sur l’autoroute à Chartres le sel mis sur la chaussée se pose sur le pare brise et sans lave glace il devient vite opaque.
Nous arrivons quand même à la maison et je m’empresse de laver de haut en bas ma « nouvelle » voiture de 1952.
Même si maintenant elle roule il me reste quelques finitions à faire, comme le montage de la garniture de portes droite, la moquette du tunnel de boite ou le fonctionnement de la radio.


J'ai hâte de finir son rodage dès qu'il fera beau.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Arnaud, tu aurais du insister plus sur le plaisir de rouler sur la route, de voir défiler les arbres, d'imaginer ce que ça devait être de rouler en XK 120 en 1952, avec une vitesse moyenne double que ce qu'on voyait sur la route... Bref, ce retour a été un grand moment, avec une auto qui semblait sortir d'usine ! A quand la Nationale 7 en XK ?

Anonyme a dit…

Salut Arnaud !

Bravo, elle est magnifique ! J'imagine que tu en as bavé durant 10 ans mais le résultat en valait en peine !

Petit détail : tu comptes installer des enjoliveurs sur les roues ? Les remplacer par des rayons peut-être ?

Profites bien de la route avant de te lancer dans un autre chantier !